La maladie de Mortellaro

Décrite en 1974 par les Docteurs Mortellaro et Cheli, cette maladie bactérienne est restée cantonnée aux troupeaux laitiers pendant près de 30 ans.
A mes débuts, elle se marquait sur une seule patte et était toujours localisée au talon. Elle touchait quelques vaches de rares exploitations.
En quelques années seulement cette maladie a pris une dimension considérable. Mal considérée, elle seule a conduit à la disparition de certaines fermes tant les pertes économiques étaient trop importantes.


Dermatite de Mortellaro
La maladie de Mortellaro a rongé le pied de telle sorte que l’os du pied (la dernière phalange) est tombé

Aujourd’hui :
1° : rares sont les exploitations tant laitières que viandeuses qui en sont indemnes (élevages bio, petites étables entravées)
2° : la maladie n’est plus, et depuis longtemps, circonscrite à l’arrière du sabot. On peut la trouver dans l’espace inter digité (sur une « limace » (tyloma), sur la couronne du sabot, sur les ergots…ou encore en face plantaire.
3° : Sur le terrain, j’estime à plus de 50% les boiteries causées par cette maladie. Mes interventions consistent à soigner et mettre en œuvre des moyens de lutte contre cette maladie.
4° Comme la maladie n’est plus seulement localisée sur la peau mais également dans le ‘vif’ du pied, l’appellation de « dermatite » ne me semble plus être correcte. Je préfère donc parler de « maladie de Mortellaro »

La maladie s’est installée à la faveur d’un abcès

Pour chaque exploitation concernée, ce qu’il faut savoir :

1° La maladie est bactérienne et se transmet par contact.
2° Un pied sain ne risque pas d’être infecté.
3° Il n’existe aucun produit « miracle ». Le recours aux antibiotiques, encadré par votre vétérinaire, me semble actuellement être la stratégie la plus accessible sur les bêtes atteintes.
4° L’usage d’un pédiluve est plus souvent l’occasion d’un bain de bactéries qu’une solution de soins.


Quelle stratégie en cas d’infection ?

Pied meurtri par le fourchet et la maladie de Mortellaro. S’ajoute également une « cerise »

Pour une parfaite compréhension, didactiquement, je ferai l’analogie avec la maîtrise des mammites dans une exploitation laitière.
Cette maîtrise passe par des gestes quotidiens, instinctifs, où l’éleveur adopte de nombreux gestes préventifs : tirage des premiers jets, trempage, hygiène de la litière, des logettes, ou encore le sens de rotation en quittant la salle de traite vers les cornadis.
La maîtrise de cette maladie demande simplement la même démarche pro-active.
Sachant simplement que toutes les atteintes du pied sont une opportunité pour que s’installe la maladie de Mortellaro, qu’elles soient d’origine bactérienne, alimentaire ou simplement accidentelle (une blessure, un caillou, etc.…)
Une des mesures préventives est la pédicure des bovins.


A propos de la pose de talonnette

L’onglon initialement malade a basculé en extension d’une manière probablement irréversible, avec, en outre, un abcès sous la talonnette

Comme de nombreux pédicures, j’ai posé de nombreuses talonnettes en début d’activité. J’en ai aussi cloué (en caoutchouc).

Aujourd’hui je peux dire que j’ai acquis une expérience dans mon métier (plus de 100.000 bêtes soignées) et j’ai trop souvent dû constater les dégâts à moyen termes causés par la pose d’une talonnette.
Certes, elle va soulager immédiatement la bête blessée, c’est indéniable.
Cependant la surcharge sur l’onglon sain va occasionner des dégâts souvent irréversibles pour le reste de la vie de l’animal.


Besoin de conseils supplémentaires ou d’une intervention d’un pédicure ? N’hésitez pas à me contacter !

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